samedi 24 août 2013

Pourquoi "Reflets d'Allemagne" ?

Lorsque j'étais lycéen, j'ai fait un peu d'allemand. On ne peut pas dire que la langue de Schiller m'ait particulièrement branchée à l'époque. Il faut dire que notre prof d'allemand était totalement nul (et encore je suis sympa) et que nous utilisions un bouquin que les vieux de mon âge connaissent peut-être encore, le Bodevin et Isler, triste bouquin à la couverture verdâtre et dont les textes puisaient dans la grande littérature germaniques — Schiller déjà cité, Gœthe, Heine, Eichendorff, voire dans les légendes germaniques imprimées en gothique — mais n'expliquaient pas comment prendre de Strassenbahn (le tramway) ou commander une Currywurst (saucisse au curry pour les non germanistes).
Curieusement, c'est en subissant le service national (que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… et même les moins de 40) que j'ai mis pour la première fois les pieds, ou plutôt les Rangers dans ce pays. Pour être précis à Donaueschingen, petite cité qui s'enorgueillit de posséder les sources officielles du Danube et un festival de Musique contemporaine créée sous l'impulsion du Prince Max Egon II Fürst zu Fürstenberg dans les années 20 du siècle dernier, avant de devenir un fidèle soutien d'Hitler. 


Les sources du Danube à Donaueschingen

Lors de nos marches et de nos footing à travers la forêt, je me suis rendu rapidement compte de la beauté de la Forêt Noire. Quelques permissions m'ont permis de visiter Freiburg im Brisgau et sa magnifique cathédrale ainsi que Konstanz au bord du lac que les français s'obstinent à appeler Lac de Constance alors qu'il s'appelle le Bodensee.
Plus tard, j'ai eu la chance de rencontrer des amis qui habitaient l'Allemagne (bien avant la chute du mur), puis plus tard d'autres qui habitaient en Saxe et c'est ainsi que j'ai découvert ce pays, qui est bien loin des clichés qu'on lui attribue et que j'aime profondément.
Autant dire que je considère François Mauriac comme un sombre crétin d'avoir écrit : " J'aime tellement l'Allemagne que je préfère qu'il y en ait deux". Sans doute Saint François des Assises, comme le surnommait le Canard Enchaîné pendant l'épuration, n'aurait-il pas écrit cette ânerie s'il avait connu les conditions de vie des allemands de l'est à l'époque de Walter Ulbricht ou d'Erich Honecker.



Walter Ulbricht, dirigeant de la RDA de 1949 à 1971,
éliminé de la direction par son successeur Erich Honecker.


Erich Honecker dirige la RDA de 1971 à 1989. Il est éliminé
de la direction par Egon Krenz qui ne pourra rien pour éviter
la chute du mur et la disparition de la RDA.

Le titre du blog, "Reflets d'Allemagne" est celui de plusieurs recueils pour pianos du grand compositeur français Florent Schmitt (1870-1958), bien oublié aujourd'hui. J'ai trouvé qu'il correspondait bien à ce que je voulais faire.

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